Le pol roti est un pain plat à la noix de coco, dans lequel on ajoute souvent de l’oignon et du piment vert. Pas de pétrissage, pas de pousse, bref pas besoin d’être très doué en cuisine… il faut juste être doté d’un peu de patience, car la pâte doit idéalement reposer au moins 8h. Cela permet à la farine de bien s’hydrater et rendrait également les pains plus digestes. On prépare donc la pâte la veille au soir pour le petit déjeuner, ou le matin pour le dîner.
Noix de coco fraîche ou séchée
Les pol rotis sont normalement préparés avec de la noix de coco râpée fraîche, qui est abondante au Sri Lanka. En France métropolitaine, on peut trouver de la noix de coco râpée surgelée dans certaines épiceries asiatiques. À Paris, dans le quartier indien de La Chapelle, la boutique VT Cash and Carry a un stand où un employé râpe des noix de coco toute la journée avec une machine spéciale et en fait des petits sachets à 2€ l’unité, c’est ce que j’ai utilisé ici. Pour les plus motivés, on peut bien sûr aussi acheter une noix de coco entière et la râper soi-même.
Peut-on faire la recette avec de la noix de coco séchée, bien plus facile à trouver ? La réponse est oui, d’après Internet, car en toute transparence je n’ai pas testé moi-même. Dans ce cas on en mettra un peu moins, et on recommande aussi de remplacer une partie de l’eau par du lait de coco pour compenser la perte de saveur. Il n’est pas nécessaire de réhydrater la noix de coco séchée car avec le long temps de repos, elle aura tout le temps d’absorber l’eau.
Comment servir le pol roti
Comme tout pain, le pol roti peut être mangé en accompagnement de n’importe quel plat, en particulier des curry en sauce (voir mes recettes du Sri Lanka).
Le pol roti est aussi souvent servi avec un « sambol », c’est-à-dire une purée de piment, dont il existe de nombreuses variations. Le katta sambol est un accompagnement particulièrement courant, je vous ai mis la recette en bonus. On le prépare avec des flocons de piment, de l’oignon rouge, du citron vert, et des copeaux de poisson fumé appelé « maldive fish » en anglais, ou « umbalakaḍa » (උම්බලකඩ) en Sinhala. C’est un produit très similaire au katsuobushi japonais, mais il se présente sous forme de petits morceaux, comme des copeaux de bois, contrairement au katsuobushi qui est râpé en tranches aussi fines que du papier à cigarette. Il apporte un délicieux goût umami sans écraser les autres saveurs.
Source : cette recette est tirée essentiellement de la chaîne Youtube Apé Amma avec ajout d’oigon/piment comme vu dans de nombreuses autres recettes. La recette de katta sambol est tirée de la chaîne Youtube Travel With Chef.
Recette de pol roti (පොල් රොටි)
Pains plats à la noix de coco du Sri Lanka
Ingrédients
Pour les rotis
- 200 g de farine T65
- 100 g de noix de coco râpée fraîche ou surgelée (ou 75 g de noix de coco séchée)
- 1⁄2 c. à café de sel
- 1⁄4 d’oignon rouge (40 g) (facultatif)
- 1 à 2 petits pimentes verts (facultatif)
Pour le katta sambol
Facultatif, suggestion d’accompagnement (attention ça pique !)
- 50 g d’oignon rouge
- 10 g de piment en flocons
- 10 g de sel
- 10 g de « maldive fish »1
- 10 g de jus de citron vert
- poisson fumé, aussi appelé umbalakaḍa (උම්බලකඩ) ou masikaruvadu (மாசி கருவடு), en épicerie indienne/sri-lankais. Remplacez par un peu de katsuobushi ou omettez, auquel cas vous aurez du « lunu miris » et pas du « katta sambol ». [retour]
- 1 c. à café = 1 cuillère à café standard rase = 5 ml
Instructions
Idéalement, préparez la pâte 8 à 12h à l’avance. Si vous être très pressé, vous pouvez laisser juste 1h.
Ciselez 40 g d’oignon et 1 à 2 petits piments verts. Mettez dans un bol avec tous les autres ingrédients : 200 g de farine, 100 g de noix de coco râpée fraîche (ou 75 g si séchée), et 1⁄2 c. à café de sel et mélangez en frottant entre les doigts pour incorporer la noix de coco à la farine.
- Si vous utilisez de la noix de coco fraîche, ajoutez 90 à 100 ml d’eau. Si vous utilisez de la noix de coco séchée, ajoutez 120 ml d’eau, ou moitié moitié eau et lait de coco pour plus de goût. Mélangez et pétrissez très brièvement juste pour obtenir un résultat homogène. La pâte doit être assez sèche et pas trop collante, il peut même rester quelques traces de farine non incorporée.
Formez une boule, placez un couvercle ou du film plastique pour éviter que la pâte ne s’assèche, et laissez reposer à température ambiante pendant 8 à 12h. S’il restait des traces de farine sèche, elles auront disparu.
Divisez la pâte en 4 portions d’une centaine de grammes. Prenez une portion, formez une boule et étalez-la sur une feuille de papier sulfurisé ou de plastique, soit au rouleau à pâtisserie, soit directement avec les doigts. Vous devez obenir un rond d’une quinzaine de cm de large et 3 à 5 mm d’épaisseur.
- Faites chauffer une poêle en fonte ou en inox à feu moyen (vous risqueriez d’abîmer le revêtement d’une poêle anti-adhésive) sans matière grasse, et faites cuire les rotis 2 à 3 minutes de chaque côté, ou jusqu’à ce qu’ils soient dorés.
Pour le katta sambol
Le katta sambol peut être réalisé au mortier (méthode traditionnelle) ou au mixeur. Au mixeur, placez simplement tous les ingrédients dans un petit mixeur et réduisez en pâte relativement homogène tout en gardant de la texture.
Au mortier, commencez par piler les 10 g de flocons de piment avec 10 g de sel, puis ajoutez les 50 g d’oignon rouge coupé en petits morceaux et pilez bien. Ajoutez ensuite 10 g « maldive fish » et continuez à piler. Quand vous avez une pâte assez homogène sans trop gros morceaux, ajoutez 10 g de jus de citron vert et mélangez.